Récapitulatif des nuisances du dépôt temporaire de bus Lagny en janvier 2010

Dans le cadre de la restructuration du centre de bus-de Lagny (20è) la RATP a décidé de construire un centre provisoire sur la petite ceinture, avec l’accès au 103 Cours de Vincennes.

Ce centre à ciel ouvert, implanté à proximité des habitations urbaines (1 à 30 mètres), abrite une flotte de 120 bus. Il fonctionne 24h/24, 7j/7 pour une durée estimée initialement à 3 ans, dans l’attente de la reconstruction d’un nouveau centre. 

Cette opération immobilière RATP-ICADE est estimée à plus de 70 millions d’euros et comprend :

-          1 centre-bus en rdc & sous-sol,

-          25000 m² de bureaux + parking en sous-sol,

-          4000m² de collège (une extension du collège) et crèche.

Le chantier du centre de bus provisoire a duré 6 mois de mi-février – fin juillet.

Durant la phase du chantier, aucune disposition n’a été prise pour protéger les riverains des nuisances sonores et poussiéreuses, endurées quotidiennement du lundi au vendredi de 7h à 18h, parfois jusqu’à 21h.

Depuis l’exploitation de ce centre de bus à ciel ouvert, le 26 septembre 2009,  les riverains souffrent des nuisances sonores et vibratoires (nocturnes et diurnes) engendrées par les entrées et sorties des 120 bus, 21h/24, 7j/7, et particulièrement la nuit de 21h à 3h, et de 5h à 8h. Les bruits de moteurs, d'accélération, de klaxons, de crissements de freinage, des interpellations entre les machinistes, d’activité de 2 ateliers de maintenance (hangar + tente) et des extracteurs d’air mécanique du hangar de maintenance 24h/24, les empêchent de dormir.

Dans la journée, les machinistes font des essais de freinage avec des crissements de pneus très bruyants.

Aux nuisances sonores, s’ajoute la pollution de l’air par les gaz d’échappement des 120 bus.

S’agissant des nuisances sonores nocturnes (de 22h à 7h), la Préfecture de police a relevé des pics insupportables d’émergence sonore allant jusqu’à 20 dB.

Or, les rapports de mesures acoustiques faits par la RATP et pour la RATP en juin (avant l'exploitation du dépôt de bus temporaire) et en octobre 2009 (avec l'exploitation) concluent que le léger dépassement au seuil autorisé ne justifie pas de nouveaux investissements pour renforcer le « mur antibruit » qui n'est actuellement qu'une simple palissade en bois d'une épaisseur de 6-8 cm et de longueur de 350-400m sur la façade Est (côté bd Davout) et de longueur de 100m sur la façade Ouest ( côté Grands Champs), servant plutôt à délimiter le dépôt de bus qu’à  jouer un rôle d'insonorisation. La seule préconisation est de… « veiller davantage au respect des consignes visant à limiter les émissions sonores pendant les opérations de maintenance sur les bus».

De ce fait, le soi-disant "mur antibruit" reste à l'identique à ce jour; les responsables du Département des Espaces et du Patrimoine – département ESP - de la RATP (département en charge de ce dossier) proposent aux riverains le projet de renforcer l'isolation phonique des fenêtres des chambres à coucher des appartements les plus exposés aux bruits. Pour ce faire, ils ont missionné mi novembre un architecte et un acousticien qui sont chargés de faire un rapport que la RATP – département ESP - étudiera…

Et pendant ce temps (jusqu’à quand ?), les riverains continuent à avoir des sommeils fortement perturbés, obligés à prendre des somnifères. Le stress engendré est en train de conduire certains à craquer nerveusement.

Cette proposition ne règle aucunement les nuisances sonores à la source. De plus, la RATP – département ESP - demande en contre partie la signature d’un « protocole d’accord transactionnel» qui aujourd’hui  ne porte aucun engagement précis. Il condamnerait les riverains, d’une part, à rester cloîtrés chez eux quelque soit la saison, la température, et d’autre part à renoncer à tout « recours ultérieur sur nuisances »!

A ce jour, force est de constater que malgré de nombreuses plaintes des riverains relayées par les médias et les élus, aucun dispositif concret et efficace n’a été réalisé ni même proposé par la RATP pour protéger les riverains des nuisances sonores et de pollution.

Ce centre provisoire de bus prévu initialement pour 3 ans, durerait vraisemblablement 4 à 5 ans, du fait :

-                     du problème de transfert de propriété du STIF à la RATP concernant le centre de bus rue Lagny-Pyrénées,

-                     de la présence de nappes d'eau à 10 m de profondeur où passe un bras de la Dhuys, et d’une couche de gypse de 2 à 3 m sous les 33 m.

Le département ESP de la RATP ne peut continuer à faire la sourde oreille et ignorer le droit légitime à la santé des riverains, ce qui est contraire à l’éthique du respect de l’environnement prôné par M.Mongin, Président-directeur général de la RATP!

Nous demandons que la RATP installe un dispositif efficace de réduction des nuisances à la source pour que les riverains puissent vivre durant l’exploitation de ce centre provisoire, soit les demandes ci-après :

-         le couvrir complètement qui serait la seule solution efficace.

-         si cette couverture s’avèrait réellement impossible à mettre en œuvre, il conviendrait de prolonger le « mur antibruit » jusqu'au Cours de Vincennes, en le rehaussant avec casquette, et en le doublant d'un revêtement isolant absorbant sur toute la longueur et ce sur les 2 façades avec renforcement particulier de l'isolation sonore au niveau de la rampe d'accès et de la raquette giratoire ;

-         et réduire le bruit des extracteurs d’air de l'atelier de maintenance, ainsi que son activité de réparation nocturne, et fermer la porte de l’atelier lors des réparations;

-         et transférer les bus noctiliens dans un autre centre de bus fermé ;

-         etfaire appliquer des consignes strictes aux machinistes: ne pas klaxonner, ne pas laisser tourner les moteurs à l’arrêt, ne pas accélérer, respecter la vitesse maximale de 10 km pour l’accès et la circulation dans le au dépôt, ne pas s’interpeller de 22h à 8h ;

-         etréduire les crissements de freinage qui sont extrêmement bruyants et insupportables ;

-         et contrôler régulièrement des nuisances sonores et de pollution par BruitParif et AirParif ;

-         et prendre des précautions pour ne pas porter atteinte à la vie privée des riverains avec le système de vidéo surveillance braqué sur le dépôt et sur les résidences alentours.

Nous continuerons à saisir les ministres, les élus, les médias et la justice jusqu’à ce que la RATP nous entende et fasse le nécessaire pour que notre santé ne soit irrémédiablement mise en danger par les nuisances sonores et de pollution vécues quotidiennement depuis la mise en service de ce centre de remisage temporaire de bus à ciel ouvert le 26 septembre 2009.

Pour le Collectif Nuisances RATP Lagny-Plaine-Pyrénées